Autrices, Auteurs,
Aujourd’hui, l’un des nôtres a été bafoué, il a été muselé !
En effet, lors d’une élection à laquelle nous étions conviés, un grand nombre d’entre nous a été convaincu de voter pour un auteur qui nous a tous bouleversés par la pertinence de sa plume, qui a su mettre en lumière les enjeux cruciaux de toute une profession, et qui nous promettait une lueur d’espoir, même si tous et toutes n’étions pas d’accord avec toutes ses propositions ; il était un panache blanc à suivre, un phare, un pic, un sémaphore, et beaucoup d’entre nous avons voté pour lui.
Vous l’avez toutes et tous reconnu, il s’agit de Bruno Racine.
Le mouvement d’enthousiasme a été tel qu’avant même les résultats des votes, la presse en a parlé : « FIBD : des auteurs veulent remettre le Grand Prix à Bruno Racine » a ainsi titré Actualitté.
Et que répond le FIBD, instigateur de cette élection ? Que le vote Racine ne sera pas pris en compte, car il ne serait « pas un auteur de BD » ! Et ce au mépris du souhait de toute une profession que le Festival prétend pourtant soutenir !
Mais qu’est-ce qu’un auteur de BD, si ce n’est un artiste reconnu comme tel par ses pairs ?Ne sommes-nous pas nombreux à avoir lu son fameux rapport sur l’Acte de Création ? Celui-ci n’est-il pas richement illustré de nombreuses courbes et diagrammes comme celui présenté ci-dessous ?
Bruno Racine n’est-il pas l’auteur de livres comportant des images comme « Invention et transgression, le dessin au XXe siècle » ou « Jean Hélion » ? Et qu’est-ce que la bande dessinée sinon un texte accompagné d’images ? Nombreux sont les théoriciens qui se sont risqués à la définir, sans pouvoir en dire plus ! Et ce serait au FIBD de décider maintenant qui est et qui n’est pas un auteur de BD ?
Non, mes ami·es, non !
Signifions bien à ce festival, qui ne vit que par nous, qu’il n’est pas notre maître, mais notre serviteur ! Prouvons lui que ce n’est pas lui qui décide qui est ou qui n’est pas auteur ou autrice de BD !
Prenons la foisonnante bibliographie fictionnelle de Bruno Racine, aux titres évocateurs : « L’île silencieuse », « Adieu à l’Italie », « La voix de ma mère », « Au péril de la mer » ! et tant d’autres ! Dessinons et diffusons des adaptations en une planche, en un strip, des couvertures de BD* ! Montrons au FIBD que ce n’est pas lui qui fait ou défait à sa guise les auteurs de BD ! Dévoilons au monde le merveilleux auteur et le fabuleux scénariste qu’est Bruno Racine !
Ainsi nous pourrons dire :
Bruno Racine bafoué !
Bruno Racine muselé mais…
Bruno Racine libéré !
* avec le hashtag #freeBrunoRacine !